ASRS TDAH : comprendre et utiliser le test officiel de dépistage du trouble de l’attention

Le TDAH (Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité) est un trouble neurodéveloppemental qui touche aussi bien les enfants que les adultes. Longtemps perçu comme un problème réservé à l’enfance, il est désormais reconnu que de nombreux adultes en souffrent, parfois sans le savoir. Pour aider à identifier ce trouble, l’un des outils les plus utilisés à l’échelle internationale est le test ASRS (Adult ADHD Self-Report Scale), développé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en collaboration avec l’Université Harvard.
Dans cet article, nous allons détailler ce qu’est l’ASRS, comment il fonctionne, pourquoi il est utile, quelles sont ses limites, et comment il s’inscrit dans une démarche plus large de diagnostic du TDAH.
Qu’est-ce que l’ASRS TDAH ?
L’ASRS est un questionnaire de dépistage du TDAH chez l’adulte. Il ne s’agit pas d’un diagnostic médical, mais d’un outil de pré-évaluation qui permet de repérer des symptômes compatibles avec un trouble de l’attention.
Il a été créé en 2003 et est aujourd’hui utilisé dans le monde entier par des cliniciens, psychologues, psychiatres, mais aussi par des personnes qui souhaitent mieux comprendre leurs difficultés au quotidien.
Caractéristiques principales :
Cible : adultes (≥ 18 ans).
Durée : environ 5 minutes.
Format : 18 questions au total, dont 6 constituent la version courte (ASRS v1.1 Part A).
Thèmes abordés : concentration, organisation, impulsivité, agitation, gestion du temps.
Objectif : évaluer la probabilité de présence d’un TDAH et orienter vers un professionnel.
Comment fonctionne le test ASRS ?
Le test est basé sur les critères diagnostiques du DSM-IV et DSM-5, les manuels de référence en psychiatrie.
Chaque question demande d’évaluer la fréquence d’un comportement ou d’une difficulté sur une échelle allant de « jamais » à « très souvent ».
Exemple de questions (version courte – 6 items) :
À quelle fréquence avez-vous du mal à terminer les détails d’un projet après avoir réalisé les parties les plus difficiles ?
À quelle fréquence avez-vous des difficultés à mettre de l’ordre dans vos affaires ou activités ?
À quelle fréquence avez-vous des problèmes pour vous souvenir d’honorer des rendez-vous ou obligations ?
Lorsque vous avez une tâche nécessitant beaucoup de réflexion, à quelle fréquence l’évitez-vous ou la retardez-vous ?
À quelle fréquence êtes-vous agité ou avez-vous du mal à rester assis ?
À quelle fréquence vous sentez-vous distrait par ce qui se passe autour de vous ?
Les 6 premières questions (Part A) sont particulièrement prédictives du TDAH. Si au moins 4 réponses dépassent un certain seuil, le test suggère une forte probabilité de TDAH.
Pourquoi utiliser l’ASRS ?
L’ASRS est largement reconnu pour sa simplicité et sa fiabilité en tant qu’outil de dépistage.
1. Accessibilité
Il est gratuit, rapide, disponible en plusieurs langues, et peut être complété en ligne ou sur papier.
2. Sensibilisation
De nombreuses personnes découvrent le TDAH à l’âge adulte. L’ASRS permet une première réflexion sur des symptômes longtemps ignorés.
3. Outil clinique
Il est utilisé par les médecins et psychologues comme un point d’entrée dans un processus de diagnostic plus approfondi.
4. Orientation
Il aide à décider si une consultation spécialisée est pertinente.
Limites du test ASRS
Même s’il est très utile, l’ASRS n’est pas un diagnostic officiel.
Auto-évaluation : les réponses reposent sur la perception personnelle, ce qui peut biaiser les résultats.
Non exhaustif : certains aspects du TDAH, comme l’hyperactivité mentale ou l’impact émotionnel, ne sont pas toujours pris en compte.
Contexte : les symptômes du TDAH peuvent être confondus avec d’autres troubles (anxiété, dépression, troubles du sommeil, etc.).
Besoin d’un professionnel : seul un psychiatre ou psychologue spécialisé peut poser un diagnostic fiable.
ASRS et TDAH chez l’adulte
Le TDAH chez l’adulte se manifeste différemment que chez l’enfant.
Souvent, l’hyperactivité physique s’atténue avec l’âge, mais les difficultés de concentration, de planification et d’organisation persistent.
Symptômes fréquents détectés via l’ASRS :
Oublis fréquents (clés, rendez-vous, tâches).
Difficultés à gérer les priorités.
Tendance à procrastiner.
Impulsivité dans les décisions.
Agitation intérieure ou mentale.
Difficultés relationnelles ou professionnelles.
L’ASRS aide à mettre en lumière ces comportements et à ouvrir la porte à une prise en charge adaptée.
Que faire après avoir passé l’ASRS ?
Si le test suggère une probabilité élevée de TDAH, il est recommandé de :
Prendre rendez-vous avec un professionnel : psychiatre, neurologue ou psychologue spécialisé dans le TDAH.
Préparer son rendez-vous : noter ses symptômes, ses antécédents, les impacts sur le quotidien.
Compléter avec d’autres évaluations : tests neuropsychologiques, questionnaires complémentaires (ex. DIVA 2.0).
Envisager un suivi thérapeutique : médication, thérapies cognitivo-comportementales, coaching spécialisé.
L’importance du dépistage précoce
Un TDAH non diagnostiqué peut avoir de lourdes conséquences sur la vie quotidienne :
Au travail : difficultés de concentration, erreurs, retards, instabilité professionnelle.
Dans la vie personnelle : oublis, désorganisation, conflits relationnels.
Sur la santé mentale : anxiété, dépression, faible estime de soi.
Un dépistage via l’ASRS permet de réduire l’errance diagnostique et d’accéder plus rapidement à des solutions adaptées.
Alternatives et compléments à l’ASRS
Bien que l’ASRS soit l’outil le plus connu, il existe d’autres échelles utilisées par les cliniciens :
DIVA 2.0 (Diagnostic Interview for ADHD in Adults) : entretien semi-structuré basé sur le DSM-5.
WURS (Wender Utah Rating Scale) : questionnaire qui évalue les symptômes du TDAH dans l’enfance.
CAARS (Conners’ Adult ADHD Rating Scales) : échelle plus détaillée, utilisée en milieu clinique.
Ces outils sont souvent combinés pour renforcer la fiabilité du diagnostic.
Conclusion
L’ASRS TDAH est un outil de dépistage simple, rapide et reconnu à l’échelle internationale. Bien qu’il ne remplace pas un diagnostic médical, il joue un rôle crucial dans la prise de conscience du TDAH chez l’adulte. Grâce à ses 18 questions (dont 6 essentielles), il aide à identifier les symptômes majeurs et à orienter vers une prise en charge professionnelle.
Si vous vous reconnaissez dans plusieurs affirmations de ce test, il est important de ne pas rester seul face à vos difficultés. Parler à un spécialiste peut être le premier pas vers une meilleure compréhension de soi et une amélioration significative de la qualité de vie.
FAQ
Laetitia
Laetitia est rédactrice spécialisée en santé mentale et neurodivergence. Sensible aux enjeux du TDAH, elle vulgarise avec clarté des sujets complexes pour mieux informer et accompagner les adultes concernés. Elle s’appuie sur des sources fiables, une veille constante, et une approche empathique.
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