Réflexes archaïques et TDAH : comprendre le lien et comment intervenir

Le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) est un trouble neurodéveloppemental fréquent, caractérisé par des difficultés de concentration, d’impulsivité et d’hyperactivité. De plus en plus d’études montrent qu’un lien important existe entre le TDAH et la persistance des réflexes archaïques chez l’enfant. Ces réflexes, normalement présents à la naissance, sont censés s’intégrer au cours des premiers mois de vie. Leur persistance peut engendrer divers troubles moteurs, émotionnels et cognitifs qui ressemblent aux symptômes du TDAH.
Ce guide approfondi vous explique ce que sont les réflexes archaïques, comment ils influencent le TDAH, les conséquences possibles et les approches thérapeutiques pour aider les enfants concernés.
Qu’est-ce que les réflexes archaïques ?
Les réflexes archaïques, aussi appelés réflexes primitifs, sont des réactions automatiques et involontaires du nourrisson, essentielles à sa survie dès la naissance. Par exemple, le réflexe de succion permet au bébé de s’alimenter, tandis que le réflexe de Moro (ou réflexe de sursaut) est une réaction de défense face à une chute brusque.
Ces réflexes doivent normalement disparaître et être intégrés par le système nerveux au fur et à mesure que l’enfant grandit, pour laisser place à des mouvements volontaires et un contrôle moteur affiné.
Cependant, lorsque ces réflexes persistent au-delà de l’âge attendu (généralement 6 à 12 mois), ils peuvent perturber le développement moteur, cognitif et émotionnel de l’enfant, créant ainsi des difficultés proches de celles observées dans le TDAH.
Les réflexes archaïques les plus liés au TDAH
1. Le réflexe de Moro
Le réflexe de Moro, ou réaction de sursaut, est une réponse brusque face à une sensation de chute ou à un bruit soudain. Si ce réflexe n’est pas intégrée, l’enfant reste hypersensible aux stimuli extérieurs, sursautant facilement, générant anxiété et difficultés de concentration.
Cette hypervigilance constante peut se traduire par une agitation, un manque d’attention et des comportements impulsifs typiques du TDAH.
2. Le réflexe Spinal de Galant
Ce réflexe se manifeste lorsque la peau le long du dos du bébé est caressée, provoquant une flexion de la hanche vers le côté stimulé. S’il reste actif au-delà de 12 mois, il peut entraîner des difficultés à rester assis calmement, ce qui nuit à la concentration et à l’apprentissage.
Les enfants concernés peuvent aussi souffrir d’énurésie nocturne et de déficits d’attention, compliquant leur vie scolaire et sociale.
3. Le Réflexe Tonique Symétrique du Cou (RTSC)
Le RTSC est un réflexe qui coordonne le haut et le bas du corps durant la phase d’apprentissage de la marche à quatre pattes. S’il persiste, il peut provoquer des troubles de la posture, de la coordination motrice et de la concentration, impactant les capacités d’apprentissage de l’enfant.
4. Le Réflexe Tonique Asymétrique du Cou (RTAC)
Ce réflexe équipe normalement la capacité à tourner la tête et à initier les mouvements croisés. Son absence d’intégration peut gêner la coordination œil-main et entraîner des difficultés dans les fonctions cognitives, la lecture et l’écriture.
Comment les réflexes archaïques non intégrés influencent-ils le TDAH ?
La persistance de ces réflexes provoque chez l’enfant une surcharge sensorielle, des réactions de stress exagérées et une difficulté à réguler ses émotions et son comportement. Les symptômes du TDAH tels que l’hyperactivité, l’impulsivité, le déficit d’attention, et parfois les troubles du comportement peuvent trouver une explication partielle dans ces réflexes non intégrés.
Par exemple, l’enfant peut être constamment en état d’alerte (comme avec un réflexe de Moro persistant), ce qui nuit à sa capacité de concentration et provoque un comportement agité. De même, l’activation permanente du réflexe Spinal de Galant peut empêcher l’enfant de rester assis sagement, impactant négativement son apprentissage scolaire.
Diagnostiquer et traiter les réflexes archaïques chez l’enfant TDAH
Le diagnostic repose sur l’évaluation clinique par un professionnel spécialisé, qui teste la présence de réflexes primitifs toujours actifs au-delà de l’âge attendu. Il est crucial d’identifier ces réflexes dès les premiers signes de retard moteur ou comportemental.
Plusieurs méthodes thérapeutiques permettent d'aider à intégrer ces réflexes et d'améliorer les capacités motrices et cognitives :
La rééducation motrice spécifique avec des exercices ciblés.
La thérapie sensorimotrice visant à rééquilibrer les réponses sensorielles et motrices.
Les approches en intégration sensorielle qui facilitent l'adaptation aux stimuli.
Les thérapies comportementales et cognitives aux côtés du traitement classique du TDAH, pour améliorer la gestion des émotions et des comportements.
La détection et l’intervention précoces sont déterminantes pour réduire l’impact des réflexes archaïques persistants sur le développement.
Ce sujet, encore en pleine exploration scientifique, révèle l’importance d’une analyse approfondie et multidisciplinaire pour mieux comprendre le lien entre réflexes archaïques et TDAH. Une prise en charge adaptée peut grandement améliorer le développement et le quotidien des enfants concernés, offrant ainsi un espoir supplémentaire aux familles et aux professionnels de santé.
FAQ
Laetitia
Laetitia est rédactrice spécialisée en santé mentale et neurodivergence. Sensible aux enjeux du TDAH, elle vulgarise avec clarté des sujets complexes pour mieux informer et accompagner les adultes concernés. Elle s’appuie sur des sources fiables, une veille constante, et une approche empathique.
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