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TDAH et confiance en soi : Comprendre et (re)construire l’estime de soi quand on vit avec le trouble

Laetitia
Laetitia
5 août 2025
7 minutes

Le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) est bien plus qu’un ensemble de symptômes de distraction ou d’agitation. Il s’agit d’un trouble qui affecte tous les aspects de la vie, y compris l’image que l’on a de soi. Le lien entre TDAH adulte et confiance en soi est profond, souvent méconnu du grand public, et peut transformer la vie des personnes concernées. Dans cet article, découvrez pourquoi le TDAH fragilise l’estime de soi, comment reconnaître les signaux d’alerte, et quelles stratégies adopter pour aider enfants, adolescents ou adultes à retrouver ou renforcer leur confiance.

1. Pourquoi le TDAH affecte-t-il la confiance en soi ?

Les personnes atteintes de TDAH font souvent l’expérience répétée de l’échec, de la critique et du sentiment de décalage avec leur entourage. Dès l’enfance, leurs difficultés à se concentrer, à respecter les consignes, à gérer leur énergie ou à contrôler leurs impulsions sont perçues, signalées puis sanctionnées dans de nombreux contextes : école, famille, groupe social.

  • Une accumulation de remarques négatives. Les phrases comme « sois sage », « concentre-toi », « arrête de bouger ! », « tu n’as pas fini ? » résonnent quotidiennement, laissant peu de place à la valorisation. Résultat : l’enfant (ou l’adulte) intériorise un monologue intérieur négatif.

  • Sensibilité au rejet et à la critique. La « dysphorie de sensibilité au rejet » (DSR) décrit la tendance des personnes TDAH à réagir de façon intense au moindre signe de désapprobation, réelle ou perçue. Cette hypersensibilité peut conduire à l’évitement, au retrait social, à la honte, voire à la dépression.

  • Effets du masquage. Beaucoup tentent de cacher leurs difficultés pour éviter d’être jugés. Or, masquer ses symptômes demande une énergie immense et renforce encore la sensation de ne jamais être « vraiment soi-même ».

2. TDAH, estime de soi et image de soi : comment ça se construit ?

L’estime de soi est le jugement global que nous portons sur notre valeur personnelle. Elle repose sur :

  • La confiance en ses capacités.

  • La conscience de sa propre valeur.

  • Le rapport aux autres et au monde.

Chez une personne TDAH, l’estime de soi évolue sous l’influence de plusieurs facteurs :

  • Les réussites et échecs scolaires/professionnels. Les difficultés fréquentes à l’école (attention, organisation, motivation instable) se traduisent souvent par des résultats décevants, comparés à l’effort fourni, ce qui affecte la perception de compétence.

  • Le regard des autres. Les relations sociales fragiles, la sensation d’être jugé pour sa différence, d’être « bizarre » ou « trop » (trop lent, trop agité…) minent la confiance.

  • La rumination et l’auto-critique. L’hyperactivité mentale alimente la rumination (« Pourquoi je n’y arrive pas ? », « Je suis nul », etc.), créant un cercle vicieux d’auto-dévalorisation.

3. Manifestations concrètes d’un manque de confiance en soi chez une personne avec TDAH

  • Hésitation à essayer de nouvelles choses, par peur de l’échec.

  • Difficultés à s’affirmer, s’exprimer, défendre ses choix.

  • Comparaison constante aux autres, sentiment d’infériorité.

  • Initiative limitée, procrastination, évitement de certaines activités.

  • Recherche de validation extérieure et difficulté à reconnaître ses réussites.

  • Comportements d’autosabotage ou d’abandon prématuré des projets.

  • Anxiété, honte, peur du regard des autres.

Cette faible confiance n’est pas un « manque de volonté », mais l’effet cumulé de nombreuses situations de rejet, de critiques ou d’incompréhension, tout au long du développement.

4. Les enfants avec TDAH et l’estime de soi

Pour les enfants, la construction de l’estime de soi se joue très tôt. Ils reçoivent en moyenne plus de consignes négatives que positives, que ce soit à la maison ou à l’école (« arrête de bouger, reste tranquille, fais attention… »).

  • Très vite, certains se persuadent qu’ils ne « valent rien », qu’ils « déçoivent » ou qu’ils « ne sont pas capables », ce qui influe durablement sur leur bien-être émotionnel et leurs performances.

  • Le monologue intérieur négatif (je suis différent, je ne fais jamais bien…) se renforce d’année en année si rien n’est mis en place pour l’inverser.

Les enfants avec un TDAH ont besoin, plus que d’autres, d’encouragements authentiques, de valorisation de leurs efforts et de succès, même modestes.

5. Adolescents et adultes TDAH : confiance et risque de décrochage

À l’adolescence, la conscience de soi s’affine. L’écart entre les attentes du monde (réussite scolaire, autonomie, comportement « adéquat ») et les propres difficultés du jeune TDAH peut accentuer le mal-être, voire augmenter le risque de troubles secondaires (anxiété, dépression, addictions…).

Chez l’adulte, le manque de confiance en soi se traduit souvent par :

  • Des relations interpersonnelles compliquées.

  • Un choix de carrière limité, voire un refus de responsabilité.

  • Un auto-handicap invisible : éviter les promotions, ne pas postuler à des postes convoités par manque d’assurance.

  • La tendance à surcompenser ou à masquer ses difficultés.

6. Stratégies pour renforcer la confiance en soi avec un TDAH

Heureusement, la confiance en soi n’est jamais figée. Il existe de nombreuses approches, individuelles et collectives, pour restaurer et développer l’estime de soi chez la personne TDAH :

a) Reconnaître et nommer le TDAH

La connaissance du trouble (et non « seulement des défauts ») est la première étape d’une réconciliation avec soi-même. Comprendre que ses difficultés ont une origine neurodéveloppementale, et non morale, permet de déculpabiliser et d’amorcer la reconstruction.

b) Entretenir un cercle social positif

L’entourage a un rôle déterminant : encouragements, écoute sans jugement, valorisation des efforts, humour. Les modèles positifs (amis, enseignants solidaires, mentors) peuvent devenir des « moteurs » précieux.

c) Valoriser les progrès, célébrer chaque succès

Au lieu de se focaliser sur les erreurs, apprendre à reconnaître chaque victoire, même minime. Tâcher de remplacer la critique automatique (« je n’y arriverai jamais ») par une observation plus factuelle et bienveillante (« cela a été difficile, mais j’ai progressé sur ce point »).

d) Oser demander de l’aide et accepter le soutien

Que ce soit par une thérapie, un coaching, un accompagnement éducatif ou professionnel, travailler l’affirmation de soi et la gestion des émotions est essentiel pour changer le regard porté sur soi-même.

e) Pratiquer l’auto-compassion

Apprendre à se parler comme on parlerait à un ami en difficulté, ne pas confondre l’échec avec l’identité, et reconnaître que la compétence s’acquiert avec le temps et la persévérance.

f) Utiliser des outils concrets

  • Fiches de points forts à relire dans les moments de doute.

  • Exercices d’affirmation de soi (jeux de rôle, théâtre, clubs d’expression).

  • Pratique d’activités où la différence est une force (arts, sports, bénévolat…).

7. Conseils pour l’entourage, parents et professionnels

  • Remplacer critiques et interdictions répétées par des phrases encourageantes et des feedbacks bienveillants : « je crois en toi », « regarde le chemin parcouru », « tu es capable d’apprendre ».

  • Offrir des espaces de réussite adaptés aux talents spécifiques du jeune/adulte TDAH.

  • Impliquer la personne dans ses propres progrès : la responsabiliser, et non la surprotéger ou la rabaisser.

  • Se renseigner ensemble sur le TDAH et participer à des groupes de parole ou associations pour rompre l’isolement et le sentiment de différence.

8. Les apports des professionnels

Psychologues, coachs TDAH, orthopédagogues peuvent aider à reconstruire étape par étape la confiance et l’image de soi : travail cognitif, gestion des émotions, stratégies comportementales, soutien scolaire ou professionnel, etc.

9. Importance du diagnostic : un levier de confiance

Recevoir un diagnostic – même tardif – permet de donner du sens à un vécu parfois douloureux et de tourner la page de l’autocritique. Beaucoup d’adultes témoignent d’un regain de confiance dès lors qu’ils comprennent leur fonctionnement, qu’ils reçoivent un accompagnement adapté et qu’ils connectent avec d’autres personnes concernées.

10. Ce qu’il faut retenir

Le TDAH fragilise la confiance en soi à tous les âges, mais comprendre le mécanisme de cette fragilisation donne des clés pour rebâtir. Chaque succès – si modeste soit-il – nourrit l’estime personnelle. Si vous ou votre enfant souffrez d’un manque de confiance lié au TDAH, rappelez-vous qu’il existe des solutions, des ressources et des accompagnements adaptés.

Ne laissez jamais le trouble définir qui vous êtes ni limiter votre potentiel.

Cet article s’appuie sur l’expérience de professionnels (psychoéducateurs, orthopédagogues...), de parents et de nombreux adultes vivant avec un TDAH, ainsi que sur des ressources spécialisées pour développer l’estime de soi chez les personnes porteuses de ce trouble

FAQ

Laetitia

Laetitia est rédactrice spécialisée en santé mentale et neurodivergence. Sensible aux enjeux du TDAH, elle vulgarise avec clarté des sujets complexes pour mieux informer et accompagner les adultes concernés. Elle s’appuie sur des sources fiables, une veille constante, et une approche empathique.

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