TDAH et sommeil : quand le repos devient un défi

Le TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) est un trouble fréquent en France, touchant environ 5 % des enfants et 2,5 % des adultes. Parmi ses manifestations, les perturbations du sommeil sont très fréquentes et jouent un rôle déterminant dans le quotidien des personnes concernées.
Prévalence et nature des troubles du sommeil dans le TDAH
Les troubles du sommeil affectent 25 à 50 % des personnes atteintes de TDAH. Ils incluent la somnolence diurne, le sommeil fragmenté, le retard de phase, le syndrome des jambes sans repos, ainsi que d’autres perturbations.
Chez les enfants, on estime qu’environ 75 % présentent des problèmes majeurs de sommeil, même en l’absence de traitement.
Ces troubles peuvent se manifester sous forme d’insomnie, de parasomnies (cauchemars, somnambulisme, terreurs nocturnes), de réveils nocturnes fréquents ou encore de mouvements incontrôlés des jambes pendant la nuit.
Mécanismes neurobiologiques et impact des traitements
Le TDAH et les troubles du sommeil partagent certains mécanismes neurobiologiques, notamment une dysrégulation du système dopaminergique. Cette perturbation explique, en partie, la fragmentation du sommeil et le décalage des cycles veille-sommeil.
Par ailleurs, certains traitements comme le méthylphénidate peuvent retarder l’endormissement de plusieurs dizaines de minutes, réduire la durée totale du sommeil et altérer la qualité du sommeil profond.
Conséquences sur le quotidien
Le manque de sommeil aggrave les symptômes du TDAH, notamment l’inattention, l’impulsivité et les difficultés de régulation émotionnelle. Cela crée un cercle vicieux : le TDAH perturbe le sommeil, et le sommeil perturbé accentue les symptômes du TDAH.
Chez les adolescents, le retard de phase est fréquent. Ils s’endorment tard et peinent à se réveiller tôt, ce qui impacte leur vie scolaire, leurs relations et leur bien-être général.
Diagnostic et exploration
Lorsqu’un diagnostic de TDAH est posé, il est essentiel d’évaluer également la qualité du sommeil. Un questionnaire de sommeil, un journal de sommeil ou un enregistrement polysomnographique peuvent être utilisés.
Un dépistage précoce permet de distinguer les symptômes liés directement au TDAH de ceux liés à un trouble du sommeil indépendant mais aggravant.
Approches thérapeutiques
Non pharmacologiques
La thérapie cognitivo-comportementale pour l’insomnie (TCC-I) est une méthode efficace pour améliorer le sommeil chez les personnes atteintes de TDAH. Elle repose sur l’adoption de routines régulières, la réduction des stimulations en soirée et l’optimisation de l’environnement de sommeil.
Des techniques de relaxation, la limitation des écrans avant le coucher et l’ajustement de l’horaire du lever et du coucher sont également recommandés.
Pharmacologiques
Les traitements médicamenteux du TDAH, en particulier les psychostimulants, doivent être utilisés avec prudence afin de limiter leur impact sur le sommeil. Des solutions comme la mélatonine ou la supplémentation en fer (en cas de carence) peuvent être envisagées, mais toujours sous avis médical.
Résumé synthétique
Les troubles du sommeil sont très fréquents chez les personnes atteintes de TDAH.
Ils reposent sur des mécanismes biologiques complexes et sont parfois aggravés par les traitements.
Les conséquences sont importantes sur le plan cognitif, émotionnel et social.
Un dépistage systématique et une prise en charge adaptée sont essentiels.
Conclusion
Le lien entre TDAH et sommeil est profond et bidirectionnel. Améliorer le sommeil peut avoir un impact positif significatif sur les symptômes du TDAH et sur la qualité de vie globale. Une approche combinant hygiène du sommeil, thérapies comportementales et ajustement des traitements constitue la meilleure stratégie pour aider les personnes concernées à retrouver un repos de qualité.
FAQ
Laetitia
Laetitia est rédactrice spécialisée en santé mentale et neurodivergence. Sensible aux enjeux du TDAH, elle vulgarise avec clarté des sujets complexes pour mieux informer et accompagner les adultes concernés. Elle s’appuie sur des sources fiables, une veille constante, et une approche empathique.
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