Dormir poignet plié et TDAH : un lien méconnu

Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble neurodéveloppemental qui impacte la concentration, l’organisation et la régulation émotionnelle. Mais il influence aussi des aspects souvent sous-estimés du quotidien, comme le sommeil et la posture nocturne. De nombreux patients rapportent des habitudes particulières durant leur sommeil, comme dormir avec le poignet plié. Cette position inhabituelle interroge : existe-t-il un lien entre TDAH, sommeil et posture corporelle ?
Cet article explore les recherches actuelles, les hypothèses médicales et les témoignages pour mieux comprendre cette problématique.
Le sommeil et le TDAH : un terrain fragile
Avant d’aborder la posture du poignet, il est essentiel de rappeler que le sommeil est souvent perturbé chez les personnes atteintes de TDAH. De nombreuses études montrent que les enfants comme les adultes avec TDAH présentent :
Une difficulté à s’endormir (latence d’endormissement prolongée)
Des réveils nocturnes fréquents
Une sensation de sommeil non réparateur
Ces troubles peuvent être liés à une hyperactivité mentale, une anxiété accrue, ou encore à une dérégulation du rythme circadien. Le sommeil fragmenté entraîne à son tour une aggravation des symptômes du TDAH dans la journée.
Pourquoi certaines personnes dorment-elles poignet plié ?
Dormir avec le poignet plié peut sembler anodin, mais cette posture peut avoir plusieurs explications :
Une habitude posturale inconsciente, développée depuis l’enfance
Une recherche de confort corporel, parfois liée à une hyperactivité sensorielle
Une manifestation de mouvements nocturnes atypiques, souvent observés chez les personnes avec TDAH
Le poignet plié, surtout s’il est maintenu longtemps, peut toutefois entraîner une compression nerveuse, notamment au niveau du canal carpien, et provoquer des douleurs ou des engourdissements au réveil.
Le lien entre TDAH et positions corporelles nocturnes
Les troubles moteurs et sensoriels associés au TDAH peuvent expliquer cette posture. Plusieurs études ont mis en évidence :
Une plus grande fréquence de syndrome des jambes sans repos chez les personnes TDAH
Une tendance à bouger davantage pendant le sommeil
Des particularités sensorielles qui poussent à adopter des positions inhabituelles pour trouver du confort
Ainsi, dormir poignet plié peut être une façon, pour certains patients, de réguler leurs sensations corporelles pendant la nuit.
Les risques potentiels de dormir poignet plié
Si cette posture est occasionnelle, elle ne présente pas de danger particulier. Mais répétée chaque nuit, elle peut avoir des conséquences :
Compression du nerf médian au niveau du poignet (favorisant un syndrome du canal carpien)
Engourdissements matinaux des doigts et de la main
Douleurs articulaires et raideurs
Perturbation supplémentaire du sommeil par micro-réveils liés à l’inconfort
Chez une personne TDAH déjà fragile sur le plan du sommeil, ces douleurs peuvent accentuer la fatigue diurne et l’irritabilité.
Solutions et conseils pratiques
Pour éviter les désagréments liés à cette posture, plusieurs pistes peuvent être envisagées. Il ne s’agit pas de "forcer" une position, mais de favoriser un sommeil plus confortable et réparateur.
Un premier réflexe est d’observer les habitudes nocturnes : noter si la position du poignet plié est régulière, et si elle s’accompagne de douleurs ou d’engourdissements.
Ensuite, certaines adaptations peuvent aider :
Utiliser une orthèse souple de poignet la nuit (conseillée en cas de suspicion de compression nerveuse)
Améliorer la qualité du matelas et de l’oreiller, car une mauvaise literie favorise les postures compensatoires
Éviter l’usage excessif des écrans avant le coucher, qui accentue les tensions musculaires et retarde l’endormissement
Privilégier des exercices d’étirements doux du poignet en soirée
En cas de douleurs persistantes, une consultation médicale (médecin généraliste, neurologue ou rhumatologue) est recommandée.
Témoignages et retours cliniques
De nombreux forums et groupes de soutien autour du TDAH évoquent la posture du poignet plié la nuit. Les témoignages montrent qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé. Certains patients y voient un geste apaisant, d’autres en souffrent au réveil.
Les professionnels de santé soulignent que cette posture n’est pas un "symptôme" du TDAH en soi, mais plutôt une manifestation indirecte des troubles sensoriels et moteurs associés.
Conclusion
Dormir poignet plié peut sembler anodin, mais dans le contexte du TDAH, cela s’inscrit dans une problématique plus large de troubles du sommeil et de régulation corporelle. Même si le lien direct entre TDAH et cette posture n’est pas encore pleinement étudié scientifiquement, il est important d’en tenir compte pour améliorer la qualité de vie des personnes concernées.
Prendre soin de son sommeil, adapter son environnement et consulter en cas de douleurs permet de limiter les risques et de retrouver des nuits plus sereines.
FAQ
Laetitia
Laetitia est rédactrice spécialisée en santé mentale et neurodivergence. Sensible aux enjeux du TDAH, elle vulgarise avec clarté des sujets complexes pour mieux informer et accompagner les adultes concernés. Elle s’appuie sur des sources fiables, une veille constante, et une approche empathique.
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